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Soirée Lorca-Rouquette, le 6 octobre à Montpellier


Catégorie : Expositions et spectacles
Posté par : coustoulin

Présentation de Philippe Gardy, poète et critique
Poèmes interprétés en espagnol et en occitan par le chanteur Éric Fraj

le Jeudi 6 Octobre à 18 heures à Montpellier, Salle Pétrarque – Entrée libre

La traduction occitane par Max Rouquette du Romancero gitano et du Cante jondo de Federico García Lorca marque la rencontre de deux grands poètes du XXe siècle aujourd'hui disparus. Ces deux recueils, ainsi que le Llanto por Ignacio Sánchez Mejías et le Divan del Tamarit, viennent d'être édités en deux volumes par les éditions occitanes de Toulouse, Letras d'òc.

Il s'agit d'une traduction emblématique à plus d'un titre, puisqu'elle montre l'influence qu'a eu très tôt le poète espagnol sur la poésie occitane, quelques années seulement après sa mort. Les Occitans trouvait en Lorca cette alchimie réussie, dont ils recherchaient la formule de leur côté, d'authentique tradition populaire, d'inspiration totalement libérée et de modernité littéraire. Ils retrouvaient aussi dans le romance une forme populaire déjà existante chez nous, illustrée d'un intéressant répertoire.

Parmi les poètes occitans d'emblée conquis par cette découverte, figure l'un des plus grands, « notre » écrivain montpelliérain Max Rouquette. Chez Max Rouquette, initiateur essentiel du renouveau poétique occitan à la charnière de la guerre, les affinités personnelles étaient encore plus profondes, au point qu'en 1942, non content de traduire dans la revue occitane Òc les romances du poète andalou, il écrit et publie sous le nom de Lorca un poème dont il est en réalité l'auteur, « Lo banh de la luna » (Le bain de la lune), et qui, bien plus tard, en 1986, trouvera place dans le recueil Lo Maucòr de l’Unicòrn (Le Tourment de la licorne).

Cette version occitane d'un poète espagnol parmi les plus marquants sera présentée en octobre salle Pétrarque, en présence de l'éditeur, par le poète et critique Philippe Gardy. Le chanteur Éric Fraj interprétera des poèmes de Lorca, en espagnol et dans la traduction occitane de Max Rouquette.

C'est donc à un événement poétique et à une création musicale que la Municipalité, l'association Amistats Max Rouquette et le département d'occitan de l'Université Paul Valéry convient les Montpelliérains (et les autres) en ce premier jeudi d'octobre.

… « el Cante Jondo ». Çò qu’o ditz melhor que tot : lo Cant fonsut. Aquel que monta coma aiga de fònt per s’espandir a ras de la fònt, dins lo trelús de l’èr, e ritz, jot l’alen cotigós de l’aureta. E que s’enchaut de tota autra lei que la de son pes e de la fòrça que, dau dedins de la tèrra lo buta, de lònga, a s’espandir dins lo clar dau solelh. E a tornar au cèl lo grand trelús de son imatge.
(Max Rouquette, Mièja-Gauta)

… « el Cante Jondo ». Ce qu'on ne peut mieux traduire que par le Chant profond. Celui qui monte comme de l'eau de source pour se répandre au bord de la fontaine, dans l'éclat de l'air, et qui rit sous le souffle chatouilleux de la brise. Et qui ne se soucie d'aucune autre loi que celle de son poids et de la force qui, du dedans de la terre, le pousse sans cesse à se répandre dans la clarté du soleil. Et à renvoyer vers le ciel le grand éclat de son image.