THÉÂTRE

Le théâtre de Max Rouquette s'inscrit dans une longue tradition, celle du théâtre occitan, qu'il tente de dépasser. Il ne constitue pas un aspect secondaire de son œuvre, il en est l'autre pôle, en face de sa poésie et du reste de sa prose. Indéniable réussite littéraire, il nous confronte, par l'histoire problématique de ses mises en scène, à la crise de sa langue et à une question cruciale : « Quel théâtre occitan est-il encore possible de créer aujourd'hui sur une scène ? » Max Rouquette a écrit 16 pièces de théâtre en occitan, qu'il a presque toutes traduites en français, et c'est surtout dans cette langue qu'elles ont été jouées. Reste encore à le faire découvrir dans sa langue d'élection.

Dans le cadre du Centenaire, c'est donc dans les deux langues que l'on a pu découvrir le théâtre de Max Rouquette : en français avec Le Glossaire, par la Compagnie de l'Echarpe Blanche, et en occitan (avec surtitrage) avec La pastorala dels volurs, par la Compagnie Gargamela.

La pastorala dels volurs [La pastorale des voleurs], par la Compagnie Gargamela

Pièce en 2 actes, 5 personnages.
Première création en occitan, avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon et du Département du Gard. Coproduction festival "Estivada" de Rodez – Région Midi-Pyrénées
Mise en scène Anne Clément

La pièce vue par Jean-Claude Forêt
Le site de la Compagnie Gargamela

"En lisant le texte, j’ai été frappée par son actualité : les pauvres sont toujours gênants pour les nantis, ceux qui ont de quoi vivre. Aujourd'hui la confrontation des deux franges de notre société est de plus en plus acerbe. Dans "La pastorale des voleurs", la poésie et le tragique accompagnent la farce : les personnages portent le monde dans toute sa cruauté, sa naïveté, sa cupidité, ses rêves d’amour, d’argent, de sexe, de rédemption. Dans le lieu clos d’une cuisine, le monde est ouvert à deux battants et la pièce entraîne le spectateur dans une ronde abracadabrantesque." (Anne Clément)

 

Le glossaire, par la Compagnie de l'Écharpe blanche

Comédie en un acte, traduction française par l'auteur.
Mise en scène Nicolas Heredia. Avec Damien Alibert, Albane Damiean-Moreau, Jasmine Dziadon, Nicolas Heredia, Gaëlle Leveque.

Un poisson dans un bocal. Un bocal dans une loge de concierge. Tel est l'accessoire central et le décor du glossaire. Autour dudit bocal et de son poisson rouge, s'affaire la concierge, Madame Sicé, veuve du pauvre Arthur, qu'elle prétend réincarné dans ce poisson. Chez elle gravitent aussi les habitants de l'immeuble. On y parle beaucoup, comme dans toute loge de concierge, notamment de ses voisins, notamment de M. Paluche, dont l'épouse vient justement de passer en révélant qu'il a un glossaire. À partir de ce mot mystérieux, après la départ de Mme Paluche, Sémalon, savant improvisé, va entraîner toute la compagnie dans un véritable délire d'interprétation où le glossaire devient une maladie terrible, consistant dans la digestion de l'estomac par lui-même. Les dialogues s'enchaînent comme dans un théâtre de l'absurde, où l'assemblée finit par s'abolir dans son propre discours, à l'image de l'estomac qui se digère.

Théâtre de l'absurde, donc... Théâtre de mots et de délire où le monde se trouve réduit à un verbalisme pur et les humains à de grimaçantes machines à parler, chez qui nous retrouvons beaucoup de nos automatismes verbaux.

Voir la présentation sur le site de la Compagnie de l'Écharpe blanche


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